« C’est un peu dur de dire ça, mais il n’a pas de charisme. Et ça, est-ce que ça se travaille ? ». C’est la question que me posait un DRH à propos d’un de ses directeurs d’usine.
La première définition du charisme, c’est « un don particulier, conféré par une grâce divine, pour le bien commun ». C’est peut-être cette définition ancienne qui a laissé dans notre inconscient collectif l’impression que le charisme ne se travaille pas. Notre pauvre directeur d’usine n’a pas été béni par les dieux, c’est triste mais c’est comme ça, point final !
Sauf que… La définition plus récente du charisme c’est « une qualité qui permet à son possesseur d’exercer un ascendant, une autorité sur un groupe ». Et là, c’est différent.
Cette « qualité » peut se décomposer en diverses compétences. Qui, elles, sont perfectibles.
La première compétence, c’est sans doute de savoir agir.
Avoir une vision claire de la situation professionnelle et des arbitrages à faire. Savoir obtenir, du terrain comme de la direction, les informations dont on a besoin. Etre capable d’écouter ses collaborateurs. Sans faire pour autant de mauvais choix par peur de leur déplaire.
Ensuite, savoir communiquer.
Faire partager sa vision, créer l’envie d’adhérer. Choisir les informations les plus pertinentes, même lorsqu’on ne peut pas tout dire. Trouver des exemples suffisamment proches du vécu de son équipe ou de son auditoire.
Enfin, savoir incarner ses messages.
Grâce à sa voix, son regard, sa gestuelle. A une certaine implication émotionnelle dans son discours.
Ces derniers points sont essentiels : la plupart du temps, ce sont les seuls qu’on retienne. Une voix posée, de la prestance, un zeste de séduction, deux anecdotes et un clin d’œil : cela suffit pour qu’on vous trouve charismatique.
Et, pour répondre à la question du DRH cité plus haut, tout cela s’apprend. Y compris la capacité à séduire et l’art du clin d’œil. Ensuite, on oublie qu’on l’a appris, cela devient ce qu’on appelle en pédagogie une « compétence inconsciente » et le charisme paraît naturel.
Souvenez-vous en, si vous avez en face de vous une personne qui a ce « don » mystérieux, qui semble « conféré par une grâce divine ». Surtout si elle ne l’utilise pas « pour le bien commun »…